En dormant, Odyssée respire de façon presque inaudible. Lucie se lève la nuit, rien que pour l’entendre, juste au cas où. On dirait un bouddha, les lèvres entrouvertes sur un nirvana à portée de la main, les sourcils ronds et roux parfaitement détendus. Ses paupières transparentes se touchent à peine plus que des pétales repliés dans le soir. Son abandon est presque un supplice moral. Nous ne dormirons plus jamais ainsi, ignorants notre beauté, ignorant les périls qui nous guettent. Odyssée est la respiration saine d’une terre malade. Elle est l’espoir d’un monde désespéré. Tous les apaisements convergent en elle. Elle assainit les eau, démine les champs, nourrit les pauvres, elle veille les mourants.
Éditions du Boréal, Montréal (Canada), 2008 Pour un extrait du texte : www.editionsboreal.qc.ca |
When Odyssée sleeps, her breathing is almost imperceptible. Lucie gets up at night just to hear her, just in case. The baby brings to mind a Buddha, lips half-open to a nirvana within reach, eyebrows round, red, perfectly calm. Her transparent eyelids touch each other as lightly as petals folded in the night. Her peacefulness is almost a form of moral torture. Never again will we sleep like this, unmindful of our beauty, unaware of the lurking dangers. Odyssée is the healthy breathing of an ailing earth. She is the hope of a desperate world. All tranquilities converge in her. She cleanses the water, sweeps the fields clear of mines, feeds the poor, keeps vigil over the dying.
Translation by Lazer Lederhendler House of Anansi Press, Toronto (Canada), 2010 www.houseofanansi.com This book is out of print. |
Sélection pour le Prix de la FNAC 2008
Finaliste du Prix Québec-France 2008 La maison des temps rompus est l’histoire d’une longue amitié féminine qu’une épreuve tragique vient profondément ébranler. C’est aussi l’histoire de plusieurs femmes unies par la solidarité. Les naissances et les morts, grandes ou petites, passent les unes dans les autres comme le fil dans le chas d'une aiguille, dans un monde où l'imaginaire se mêle au réel.
J’ai écrit ce roman pendant la première année de vie de ma fille unique, entre siestes et allaitement. J'étais si fatiguée que je me souviens à peine m'être mise au travail. C'est un livre dont l'existence m'étonne encore. Pendant ma grossesse, j’avais entrepris une série de nouvelles sur le courage ordinaire, celui qui passe inaperçu et caractérise la vie de bien des femmes. Après l'accouchement, j’ai été prise par l’urgence d’intégrer des émotions extrêmes et contradictoires - l'amour et la peur, en égale mesure. Les nouvelles ont naturellement trouvé leur place dans cette fiction cathartique. |
Longlisted FNAC Award 2008
Shortlisted Québec-France Award 2008 The Breakwater House is the story of a long female friendship deeply shaken by a tragic event. It is also the story of several women bonding through solidarity. The narrative is filled with births and deaths, big or small, moving into each other like needle and thread, in a world where reality and imagination intertwine.
I wrote this novel during the first year of my only child, improvising around naps and feeds. I was so tired I barely remember working on it. The very existence of the book still baffles me. During pregnancy, I had undertaken a series of short stories about daily courage, so often overlooked and so often at the heart of women's life. After my daughter’s birth, I urgently needed to come to terms with an extreme and contradictory emotional landscape, made of love and fear in equal measure. The short stories naturally found their place in this cathartic plot. I was blessed by the sensitive understanding brought by Lazer Lederhendler, who was deservedly shortlisted for the Canadian Governor General's Award for his English translation. |
critiques |
reviews |
Une voix exceptionnelle, celle de Pascale Quiviger. Qui ose. Et qui s’impose.
Danielle Laurin, Le Devoir Une écriture époustouflante! Une écriture d’une sobriété, une flamme poétique qui ne vous lâche pas. C’est une histoire qui ne se raconte pas, elle se vit, elle se déguste morceaux par morceaux. Un livre qui vous bouscule. François Bugingo, Radio-Canada On plonge dans ce roman comme dans l’eau fraîche, émerveillé par la poésie, les images ébouissantes et la lumière qui illumine chaque phrase et chaque chapitre. Manon Guilbert, Le Journal de Montréal Un roman à la fois poétique et charnel, presque hypnotique, tissé avec les fils de la vie et de la mort, de la naissance et de la renaissance, de l’amour et de la rupture. Une histoire de femmes, de soeurs, de mères et d’amoureuses qui emporte son lecteur par vagues, au gré des pages, des époques et des lieux. Pascale Millot, Montréal Centre-Ville |
When she (PQ) is at her most intense each paragraph is like a series of surprising fireworks, one gorgeous image exploding into, or out of, another until the effect is quite overwhelming. (…)If you can afford the luxury of letting a masterful storyteller have her way with you for a little while, this is a truly satisfying read.
Michelle Lalonde, The Gazette The Breakwater House is darkly strange and richly satysfying (…)Pascale Quiviger has written a novel whose unanswered questions readers will not only tolerate, but cherish. The uncanny mystery of the nameless narrator and the feeling of friendship between Lucie and Claire entertain and delight as only a riddle can. Casey N Cep, The Globe and Mail The Breakwater House has all the verve and wonder of the best magical realist works. (…) Lose yourself in this story. You won’t want to let it go. Kate Wallace, Telegraph-Journal |