Il existe peu d’ouvertures par lesquelles faire entrer l’art dans la vie de tous les jours parce que la vie de tous les jours ignore sciemment la vie du tout premier jour. Elle bouge sans penser qu’elle respire, elle accumule des objets, meuble des maisons, multiplie les connaissances. La vie de tous les jours écarte les actes gratuits qui contredisent sa logique cumulative. Il faut du courage pour mettre une feuille sur la table et un crayon sur la feuille : pour se souvenir de la beauté du monde qui nous arrive maintenant, auquel nous sommes en train d’arriver. Pour reconnaître au présent son pouvoir de renouvellement.
Éditions Bayard Canada Livres, Montréal (Canada), 2007 www.bayardcanada.ca |
Un point de chute rassemble trente réflexions sur le parallèle entre l’apparition d’une image et celle des êtres vivants. Le texte cherche constamment sa forme, louvoyant entre essai philosophique, méditation, rencontres, cours de dessin, visites au musée, promenades dans Rome, chagrins d’amour et plantes qui poussent. Écrit par fragments au cours de vagabondages en Italie et, surtout, entre quatre et cinq heures du matin dans une commune agricole dont je faisais partie, ce texte vient de ma fascination pour les formes subtiles ou éclatantes que la vie met à vivre. Ébauche de filet pour un papillon invisible, il échappe autant qu’il capture. |
Un point de chute brings together thirty reflections on parallels between image-making and the emergence of living beings. The text constantly seeks a form, roaming between philosophical essay, meditations, encounters, drawing lessons, museum visits, walks about Rome, heartbreak and growing plants. Written in fragments while exploring Italy and, most of all, between 4am and 5am whilst part of a farming community, the work was born out of my fascination with the subtle and extraordinary shapes of life. An attempt at catching invisible butterflies, it lets go as much as it captures. This book is not yet available in English. |